Depuis la fin de l’année 2022 et l’explosion médiatique de ChatGPT, un débat anime autant les experts du digital que le grand public. Certains annoncent la fin de Google et la mort des moteurs de recherche traditionnels. D’autres estiment au contraire que ces outils resteront incontournables dans nos vies numériques, mais évolueront grâce à l’intelligence artificielle.

Cette question n’est pas seulement théorique. Pour les dirigeants de petites entreprises et de PME, elle a des implications très concrètes. Être visible sur internet est devenu une condition de survie. Si demain les utilisateurs ne passent plus par Google pour trouver un prestataire local, mais par un chatbot alimenté par l’IA, il faudra que les sites des entreprises soient encore plus adaptés, plus clairs et plus utiles pour rester accessibles.

Depuis plus de vingt ans, Google s’est imposé comme le passage obligé de la navigation internet. Lorsqu’un utilisateur cherche un restaurant, un artisan ou une agence web, son premier réflexe reste d’ouvrir Google. Pour les entreprises locales, ce canal est vital. La visibilité sur Google Maps, les avis clients et le référencement naturel représentent une large part de leurs opportunités commerciales.

Pour une TPE ou une PME, apparaître dans les trois premiers résultats d’une recherche locale peut représenter la différence entre une année prospère et une année difficile. Un restaurant bien positionné sur la requête « pizza artisanale à Quimper » voit ses réservations grimper en flèche, tandis qu’un concurrent invisible sur Google perd en visibilité malgré la qualité de son service.

Avec l’émergence de ChatGPT, Perplexity AI, Copilot de Microsoft ou encore Gemini de Google, la manière dont nous cherchons l’information en ligne évolue. Ces outils proposent des réponses immédiates, formulées en langage naturel, sans obliger l’utilisateur à parcourir une liste de dix liens bleus.

La question que beaucoup posent est directe : Google est-il condamné à disparaître face à l’IA ? L’histoire montre que les grandes mutations technologiques se traduisent rarement par des remplacements radicaux. L’imprimerie n’a pas supprimé la parole orale. La télévision n’a pas effacé la radio. Internet n’a pas tué la presse écrite, même si elle a dû profondément s’adapter.

Ce que l’on observe n’est pas une disparition, mais une transformation progressive des usages. Les utilisateurs n’abandonneront pas du jour au lendemain le réflexe Google, mais ils pourront basculer vers l’IA lorsqu’ils chercheront des réponses rapides, des synthèses ou des conseils pratiques.

Le défi réside dans la visibilité. Si un utilisateur demande à un assistant IA où trouver un bon artisan menuisier à Douarnenez, la réponse donnée dépendra de la capacité du modèle à identifier et citer des entreprises locales fiables. Si le site de l’artisan est bien optimisé, clair, documenté et mentionné dans des sources de confiance, il aura plus de chances d’être repris.

L’opportunité, en revanche, est de se démarquer en produisant un contenu de qualité. Les IA se nourrissent des meilleures sources disponibles. Un site d’entreprise qui propose une page FAQ détaillée, des articles de blog bien structurés et des avis clients positifs sera non seulement bien référencé sur Google, mais aussi considéré comme une ressource fiable pour l’IA.

Il est essentiel de suivre l’évolution des outils. Les TPE et PME n’ont pas besoin de devenir expertes en intelligence artificielle, mais elles doivent comprendre les grandes tendances. Savoir comment fonctionne un assistant conversationnel, quels sont les biais, et comment optimiser sa communication pour ces nouveaux canaux devient un atout concurrentiel.

Il est tentant de dramatiser en annonçant la fin prochaine des moteurs de recherche. Mais la réalité est plus nuancée. Les moteurs classiques resteront la référence pour toutes les recherches nécessitant une vérification, une pluralité de sources et un accès direct aux sites web. L’IA, de son côté, s’imposera pour les questions rapides, les synthèses et les besoins immédiats.